Classe GES : qu’est-ce que c’est et comment l’améliorer?
Qu’est-ce que la classe GES ?
L’étiquette GES s’intègre dans le diagnostic de performance énergétique.
La classe GES est une notation attribuée au même titre que la classe énergie dans le cadre du diagnostic de performance énergétique (DPE) d’un bâtiment. Elle renseigne sur le taux d’émission de gaz à effet de serre d’un logement sur une année. À cet effet, la classe GES est exprimée en kilogrammes d’équivalent CO2 par mètre carré par an (Kg eq CO2/m² an) émise par un bâtiment.
Le taux d’émissions varie d’un bâtiment à un autre selon différents facteurs :
- L’isolation : La mauvaise isolation thermique d’un bâtiment est la première source de déperditions de chaleur et d’émissions de CO2 ;
- Le système de chauffage et de refroidissement du bâtiment ;
- Le climat et les habitudes de consommation du foyer : un ménage vivant dans un climat froid aura tendance à devoir chauffer davantage pour un confort équivalent.
Les gaz à effet de serre
Les GES ou Gaz à effet de serre sont des gaz d’origine naturelle ou anthropiques présents dans l’atmosphère terrestre et qui capturent une partie des rayons du soleil (infrarouges) et les redistribuent sous forme de radiations. En conséquence, les GES assurent le maintien d’une température agréable sur Terre, en l’occurrence supérieure à 15 °C. Sans ces gaz, la température moyenne de la Terre serait de -18 °C.
Certains gaz ont ainsi une importance majeure dans le maintien du thermostat terrestre. Parmi les GES, nous pouvons penser aux gaz suivants.
La vapeur d’eau (H20)
Provenant de l’évaporation de l’eau des océans ou des cours d’eau, la vapeur d’eau H2O est un gaz à effet de serre naturel. Il n’est pas directement engendré par les activités humaines.
Le Dioxyde de carbone (CO2)
Le CO2 est, lui aussi, présent naturellement dans l’atmosphère et participe à la photosynthèse des plantes. Il a donc un rôle indispensable pour la production de l’oxygène. Cependant, des activités anthropiques telles que la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole…) sont responsables d’une forte augmentation de ses charges. Or, une émission trop importante de CO2 intensifie l’effet de serre et accélère ainsi le réchauffement climatique de la planète.
Le potentiel de réchauffement global (PRG) est l’indicateur d’émissions des gaz à effet de serre. Le potentiel du dioxyde de carbone sert d’indice de référence, ainsi PRG CO2=1.
Le Méthane (CH4)
Principalement engendré par les rizières et l’agriculture bovine, les émissions de méthanes sont également engendrées par les exploitations de pétroles et de gaz de même que par les décharges d’ordures.
Le protoxyde d’azote (N2O)
Le protoxyde d’azote est un GES provenant en partie des activités agricoles, des excès d’épandage d’engrais azotés et de la combustion de biomasse.
Les gaz fluorés : Hydrocarbure (HFC), Perfluorocarbure (PFC), Hexafluorure (SF6)
Les gaz fluorés proviennent des réfrigérateurs, systèmes de refroidissement, pneus de voitures ou même de mousses et aérosols. Ces GES ont un potentiel de réchauffement largement supérieur à celui des autres gaz à effet de serre. En effet, le potentiel de réchauffement global (PRG) de l’hexafluorure (SF6) est près de 24 000 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).
L’impact des gaz à effet de serre sur l’environnement
L’activité anthropique (d’origine humaine) génère une surproduction alarmante de gaz à effet de serre. Conséquemment, elles engendrent directement un réchauffement climatique à grande vitesse. En effet, selon le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), les études climatiques enregistraient en 2021 un réchauffement climatique de 1,09 °C sur la planète. Le rapport du GIEC d’avril 2022 souligne les conséquences alarmantes et irréversibles qu’engendre le réchauffement climatique :
- l’extinction de 20 à 30 % des espèces animales et végétales ;
- l’impact sur la santé : hausse de la mortalité, émergence de nouvelles maladies, dégradation de la qualité de l’air ;
- la réduction des disponibilités des ressources alimentaires et en eau en Afrique, en Asie et dans les zones tropicales ;
- des migrations humaines, animales et végétales à cause de l’augmentation du niveau de la mer…
Parmi les secteurs produisant le plus de gaz à effet de serre en France, on retrouve le secteur résidentiel tertiaire produisant environ 20 % de GES, juste derrière les transports.
C’est pourquoi, les classes GES sont obligatoirement inscrites dans toutes annonces immobilières depuis le 1er janvier 2011 pour que les potentiels acquéreurs soient conscients de l’impact environnemental du bien. Par ailleurs, la réglementation thermique de 2012 (RT-2012) impose une limitation de la consommation d’énergie primaire des bâtiments neufs à 50 kWh EP m² an en moyenne.
Comment calculer la classe GES ?
La classe GES d’un bien immobilier mesure la quantité de gaz à effet de serre émis par l’habitation en équivalent de CO2 par mètre carré chaque année (Kg eq CO2/m² an).
Qui procède à l’évaluation de la classe GES ?
La classe GES est définie lors du diagnostic de performance énergétique du logement. Celui-ci doit être réalisé par un diagnosticien immobilier accrédité par le Comité Français d’Accréditation (Cofrac).
Les différentes étiquettes GES
La classification GES
De même que pour la définition de la classe énergie, la classe GES est définie par 7 étiquettes allant de la classe A à la classe G. A correspond à la classe énergie produisant le moins d’équivalent CO2 et G, celle en produisant le plus.
Étiquette GES | Émission de GES en Kg éq CO2/m² an | Cela signifie... |
---|---|---|
A | Émission annuelle inférieure à 6 Kg éq CO2 / m² an | L'émission de GES d'un logement classé A est propre et optimale. |
B | Émission annuelle comprise entre 7 et 11 Kg éq CO2 / m² an | L'émission de GES d'un logement classé B est propre et écoresponsable. |
C | Émission annuelle comprise entre 12 et 30 Kg éq CO2 / m² an | L'émission de GES d'un logement classé C est moyennement propre. |
D | Émission annuelle comprise entre 31 et 50 Kg éq CO2 / m² an | L'émission de GES d'un logement classé D est moyennement polluante. |
E | Émission annuelle comprise entre 51 et 70 Kg éq CO2 / m² an | L'émission de GES d'un logement classé E est relativement polluante. |
F | Émission annuelle comprise entre 71 et 100 Kg éq CO2 / m² an | L'émission de GES d'un logement classé F est très polluante, on les appelle également "passoires thermiques". |
G | Émission annuelle supérieure à 100 Kg éq CO2 / m² an | L'émission de GES d'un logement classé G est très polluante, on les appelle également "passoires thermiques". |
Qu’est-ce qu’un logement classe F ou classe G ?
Les classes F et G désignent donc des logements polluants, que l’on appelle plus communément des “passoires thermiques“. En effet, ces habitations émettent davantage de gaz à effet de serre en fonction de leur consommation d’énergie. Cette dernière est souvent issue de combustibles fossiles, dont la production et la consommation sont sources de grandes quantités de GES.
Les classes F et G comptabilisent aujourd’hui 7,2 millions de logements en France.
La Classe F
La classe F désigne les logements :
- émettant 56 à 80 kg eq CO2/m² par an,
- consommant entre 331 et 450 kWh/m² par an,
- dont la consommation / 100 m² représente entre 1650 € et 2 250 € par an.
La Classe G
La classe G rassemble les logements :
- émettant plus de 80 kg eq CO2/m² par an,
- consommant plus de 450 kWh m² par an,
- dont la consommation / 100 m² est supérieure à 2 250 € par an.
On en dénombre environ 2 032 000 en 2022.
Interdiction des classes F et G : quels critères et quand ?
- Augmenter le loyer d’un bien classé F ou G est interdit depuis le 24 août 2022.
- En 2023, il sera interdit de louer les pires d’entre eux, c’est-à-dire ceux dont la consommation d’énergie dite finale dépasse 450 kWh/m2 par an. 90 000 logements sont concernés.
- En 2025, l’ensemble de la classe G devient interdite à la location.
- En 2028, c’est au tour de la classe F.
- En 2034, l’interdiction s’étend enfin à la classe E.
La différence entre étiquette GES et étiquette énergie
L’étiquette GES et l’étiquette énergie sont toutes deux renseignées à la suite du diagnostic de performance énergétique d’un logement.
La classe GES mesure les émissions de gaz à effet de serre produites par l’habitation au cours d’une année donnée en Kg eq CO2/m² an.
Le calcul de la classe énergie correspond quant à lui au rapport de la consommation d’énergie primaire (EP) des installations énergétiques de l’habitation par an et de la superficie de la surface du logement. La classe énergie est ainsi exprimée en kWh EP/m² an.
Comment améliorer la classe GES d’une maison ?
Le meilleur moyen d’améliorer l’étiquette GES de son logement est de réaliser des travaux de rénovation énergétique. En plus de limiter les émissions de gaz à effet de serre de votre habitation, ils vous offriront des avantages considérables.
- Confort : Optimiser l’isolation et les équipements de chauffage et de climatisation limitera les déperditions thermiques et vous offrira un confort optimal toute l’année.
- Économies : En passant à un système de chauffage empruntant les énergies renouvelables inépuisables et gratuites, vous effectuerez des économies considérables sur vos factures énergétiques. De plus, vous n’aurez plus besoin de surchauffer ou sur climatiser votre habitation.
- Écologie : Finalement, en limitant vos émissions de gaz à effet de serre, vous limitez votre impact sur l’environnement.
Amélioration de l’isolation
Des faiblesses d’isolation thermique provoquent de fortes déperditions de chaleur. C’est pourquoi, il faut absolument considérer la rénovation de ces sources de perte afin d’améliorer votre étiquette GES :
- La toiture et les combles : une mauvaise isolation de la toiture est responsable de près de 30 % des déperditions ;
- Les murs : des murs mal isolés représentent 20 % des pertes thermiques ;
- Les fuites d’air : sont à l’origine de près de 20 % des déperditions ;
- Les fenêtres : 15 % des fuites thermiques proviennent de fenêtres mal adaptées ;
- Le sol : une mauvaise isolation des planchers bas est responsable de 10 % de pertes de chaleur ;
- Les ponts thermiques : Les discontinuités dans l’isolation représente plus de 5 % des déperditions de température.
Remplacement du système de chauffage
Dans un second temps, il est convenable de remplacer son système de chauffage ancienne génération consommant des énergies fossiles par une configuration exploitant des énergies renouvelables. Vous pouvez opter pour :
- une pompe à chaleur (aérothermiques ou géothermiques, il en existe une large variété telle que la PAC hybride, ou même réversible) ;
- un poêle à bois ;
- une chaudière à granulés ;
- des panneaux solaires…
Changement du système de ventilation
Enfin, en optant pour une VMC double-flux, vous limiterez également les déperditions de température. De plus, il existe des configurations comme la VMC double-flux thermodynamique. Reliée à une pompe à chaleur, elle forme une configuration optimale pour obtenir une configuration optimale.